(mise à jour régulièrement)



MARTEL

Le train touristique en Haut-Quercy

Le temps est loin des senteurs fortes de la truffe et de l'odeur tenace du goudron des traverses. La gare de Martel a définitivement clos ses volets le 31 mai 1980, date de circulation du dernier autorail de voyageurs. Pourtant après plusieurs années d'acharnement, une poignée de passionnés ont réussi à réveiller les échos des machines d'antan.

Depuis 1997, un train touristique sillonne à nouveau les voies de l'ancienne ligne S.N.C.F jusqu'à Saint-Denis-près-Martel.

Dernier train de voyageurs le 31 mai 1980. L'association rerendra ses voyages en avril avec sa propre loco-vapeur achetée en. 1999

Bourg marchand depuis l'origine, Martel a toujours lutté pour obtenir des voies de communication susceptibles de le relier aux axes commerçants importants. Après le temps des chemins poussiéreux, des routes empierrées et des gabares est venu celui du chemin de fer.

Le 6 juin 1891, vingt neuf ans après Saint-Denis, Martel inaugure sa gare en présence du ministre de l'Intérieur Constans . Cette ligne à voie unique assure la liaison Saint-Denis/Le Buisson. Pour arriver sur les plateaux du Causse de Martel, la ligne gravit une falaise. Elle surplombe la vallée de la Dordogne et le Cirque de Montvalent De 1881 à 1884, cinq tunnels seront creusés, dont ceux de 'Meyrangle et de Mirandol, et le Viaduc de Scourtils, aux piles profondément enfoncées dans le sol d'alluvions, sera construit. Quant à la gare, ce sont les ingénieurs des Ponts et Chaussées qui détermineront son emplacement contre l'avis de la municipalité qui l'aurait préféré près du foirail de la Fontanelle.

En 1917, durant le Grande Guerre la voie est déferrée pour faire de l'armement puis refaite deux ans plus tard avec du rail américain toujours en place à ce jour.

Malgré l'intérêt de cet axe de désenclavement Bordeaux-Aurillac, le trafic resta de tout temps

relativement modeste. Le 31 mai 1980, Gilbert Lamic, chef de gare en titre, faisait partir "son" dernier train de voyageurs.

Sauvée grâce
au train touristique

Peu à peu, la ligne est abandonnée par la S.N.C.F. La visite des tunnels et le débroussaillage chimique des voies sont le seul entretien qu'elle effectuera durant dix ans, entre Souillac et Saint-Denis. Un peu plus loin, entre Cazoulès et Sarlat, le tronçon est déferré.

A la même époque, un ingénieur - Philippe Coudeville - s'engage dans un défi fou: sauvegarder cette ligne à tout prix. En 1991, il lance par voie de presse spécialisée (Vie du Rail, Voies Ferrées) un appel aux bonnes volontés. Il reçoit encouragement et soutien et décide avec certains "fondus" de créer une association dans le but de remettre en état la ligne pour son exploitation touristique. L'association du "Chemin de Fer Touristique du Haut Quercy" (C.F. T.H.Q) voit le jour le 2 janvier 1992. Le travail de re mise en état nécessite du matériel spécifique que l'association va acquérir petit à petit.

Sans fond au départ, ce sont le président et certains membres de l'association qui vont le payer avec leurs propres deniers. Un dodge rail-route est récupéré à Moissac, la première draisine est achetée aux ateliers de Brive.

Après une expertise assurée par un ingénieur S.N.C.F, des campagnes de remise en état des infrastructures et de débroussaillage sont régulièrement organisées. En 1997, après le déclassement de la voie ferrée, l'association achète à la S.N.C.F le tronçon Martel/Saint-Denis. La ligne est désormais privée. Après avoir reçu les autorisations nécessaires de la D.D.E et de la préfecture, l'association peut enfin exploiter commercialement cette section.

Le train touristique prend ses premiers voyageurs en juillet 1997. La circulation s'effectue en semaine avec quatre draisines et le dimanche et fêtes avec une locomotive vapeur louée à une association privée..

Avec l'achat en 1999, de sa propre loco-vapeur importée de Pologne, l'association espère faire plaisir à un plus grand nombre de voyageurs.

Le train touristique reprendra son circuit d'avril à septembre. Renseignements au 05.65.37.35.81.

Cet article a été écrit grâce à l'aide précieuse de Denis Tauran, membre de l'association et du travail de Marcel Baleste dans son livre "Martel, de la révolution à la première guerre mondiale".

La semaine du Lot du 8 au 14 février 2001

Commentaires du Webmestre

Une association qui "marche" bon train (bis)

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