Ils
sont jeunes ou retraités. Européens
ou Américains. En groupes, seuls ou en
coupIes. Portés par la foi, l'envie de se
ressourcer ou de randonner en pleine nature. Ces
hommes et ces femmes, qui s'arrêtent à
Cahors le temps d'une nuit,, ce sont les
pèlerins du chemin de Saint-Jacques de
Compostelle.
« Cette
année, on va battre un record, ils sont
très nombreux », assure Pierre
Capredon, qui propose le gîte aux
pèlerins moyennant 25 € le lit (45 € la
chambre double). «Notamment en mai et
juin»,rajoute-t-il. Ce que confirment
Marie-José et Michèle,
bénévoles à
l'Octroi.«Cette année, entre
début avril et le 11 juillet, 3586
«
Nous avons toujours eu envie de faire le chemin,
c'était comme un rêve. Pour nous qui
sommes pratiquants, il y a'un fort
côté spiritueL Mais marcher pennet
aussi de se vider w tête ». Nicole et
Claude.
pèlerins
sont déjà passés ». Dans
cette petite cahute, pont Louis-Philippe, des
bénévoles qui se relaient accueillent
les pèlerins qui arrivent en ville, via le
GR 65 qui relie le Puy-en-Velay à
Saint-Jacques. Ils peuvent y manger quelques fruits
et gâteaux secs, boire de l'eau, et obtenir
quelques renseignements.
A la
cathédrale Saint- Etienne, où un
accueil religieux est organisé tous les
jours entre 16 et 18heures,MicheI Fraisse,
président de l'association «Sur les
chemins de Saint-Jacques» voit
également passer de plus en plus de
personnes.
Mais qu'est-ce qui
pousse ces personnes à partir, sac au dos,
sur le chemin de Saint-Jacques ? Pour Brigitte
Tijoutoff, directrice du Foyer des jeunes en
Quercy, qui accueille pour la nuit de nombreux
pèlerins, «l'entraide, le partage, la
solidarité» présents sur le
chemin poussent à partir. Une assertion
confirmée par la Varoise Annie: « On ne
connaît pas les autres pèlerins mais
on se sent proche d'eux. C'est comme une grande
famille ». Pour les Belges Nicole et Claude,
le chemin est l'aboutissement d'un
rêve.« Nous avons toujours eu envie de
faire le chemin. Maintenant que les enfants sont
grands, on s'est lancés. Pour nous qui
sommes pratiquants, il y a un fort
côté spirituel. Mais marcher permet
aussi de se vider la tête. Au bout de deux
jours, on ne pense plus à rien ». Pour
Annick, cadurcienne de 63 ans, «c'est en
partie un défi que je me lance
».
Si eux ne font
qù un bout du chemin, d'autres veulent aller
jusqu au bout. Ainsi, Benoit, Polonais de 30 ans,
parti de son pays il y a 18 mois, veut atteindre
Saint-Jacques, puis Fatima au Portugal. Entre ces
deux villes saintes, il marchera pour une
association qui défend les enfants malades
et victirnes de la guerre.
Mais quels que
soient la foi et les objectifs fixés, tous
sont d'accord pour affirmer qu'une bonne condition
physique est nécessaire avant de se lancer
dans cette aventure. . . En effet, les
pèlerins marchent environ 30
kilomètres par jour!
Océane
Redon
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Ces pèlerins tentent de rallier
l'Allemagne à Saint-Jacques de Compostelle.
Photo, P. Duquesne.
Les
pèlerins et le pouvoir
d'achat
Même
s'ils sont de plus en plus nombreux
à prendre les chemins de
Saint-Jacques, les pèlerins partent
moins longtemps.
Si les disponibilités sont
évoquées (souvent, ils
partent durant leurs vacances, soit deux
ou trois semaines, les causes
êconomiques commencent à
être mises en avant.« Le
coût des hébergements et de
la nourriture augmente, même pour
les pèlerins ",assure Michel
Fraisse. Nicole et Claude sont d'accord
avec lui. Le chemin leur revient à
25€ par jour par personne. Annick elle
compte dépenser 30€ par jour. Sans
compter qu'avant de partir "il faut
acheter un bon équipement,ce qui
revient assez cher ". Surtout quand comme
Benoît, on use six paires de
chaussures...
Pour dépenser le moins possible,
certains n'hésitent pas à se
rendre sur le site internet
couchsurfing.Ce site les met en relation
avec des personnes qui prêtent leurs
canapés pour la nuit. D'autres se
rendent dans des gîtes où ils
sont hébergés contre la
somme qu'ils désirent laisser. A
Cahors, point de gîte gratuit, mais
deux foyers (Foyer des jeunes en Quercy et
Foyer des jeunes travailleurs) dans
lesquels il est possible de dormir pour1
0€. U'ne solution choisie par Nicole,
Claude et Annie.
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