Lugagnac est un
charmant village qui, se tenant à
l'écart des axes routiers, ne
révéle ses atours qu'aux amoureux
sincères de
l'authenticité.
Dans Origines
des noms de lieux quercynois, de
François Maurice Lacoste, on trouve :
Lugagnac, Lucanus, prénom romain,
dérivé de lux, lumière, dont
on a fait Lucain, en français et Lugan en
langue d'oc.
Dans le
Dictionnaire des communes du Lot de 1881, on peut
apprendre que ce village s'étend sur 1 581
hectares où vivent 415 habitants et qui
possède une école laïque de
garçons et une école religieuse de
filles; que les produits agricoles sont:
céréales, vin, pomme de terre et
truffes, avec exploitation du bois et
pacage.
|
Un des
superbes portails porches qui constituent l'
attrait du village
|
Le tableau que nous
présente Maxime Carnajac, élu maire
l'année demière, est bien
différent.
On recense 106
habitants, l'unique école a
été supprimée, tout comme la
demière épicerie, il y a environ 30
ans, .1 n'y a plus de vignobles, plus de champs de
pommes de terre, et les truffes sont de plus en
plus rares.
Comme la quasi
totalité de notre département, le
village n'a pas échappé au processus
de désertification.
Mais, depuis une quinzaine d'années, il
revit La qualité de son bâti, son
authenticité, la quiétude de son
environnement, sont des éléments de
vie essentiels et recherchés de nos jours,
même, et surtout, par les nouvelles
générations en quête d'un
véritable équilibre de
vie.
Si la moitié
est en résidences secondaires, l'autre
moitié, avec une moyenne d'âge de plus
en plus jeune, est représentée par
des résidents permanents. Non seulement il
n'y a plus une maison à vendre, mais, et
Maxime Carnajac le souligne, il ne se passe pas une
permanence de mairie sans qu'il soit
sollicité pour savoir s'il n'y a pas une
maison à acheter ou à
louer.
Les portails
porches
Né sur la
commune de Cénevières, au Mas de
Bassoul, il a vécu toute son enfance dans ce
village avant de travailler 35 ans à Paris.
En guide avisé, il nous fait faire le tour
du village. D'emblée, les porches attirent
le regard: c'est un village à
portails-porches, le plus ancien datant du
18ème, le plus récent, rebâti
à l'identique par un habitant.
|
Autres
singularités, les pigeonniers sont tous
à quatre pentes, et des murets d'une hauteur
assez rare, non seulement encadrent la route du
village mais sont autant d'écrins pour
chaque propriété, ce qui donne au
village cette convivialité paisible que
grillages ou barrières de béton font
disparaître. C'est un dolmen qui se trouvait
là, au bord de la route. La légende
dit qu'il avait le mauvais il. Aussi, au
début du 18ème siècle, fut-il
démoli et remplacé par la petite
chapelle, depuis restaurée.
Maxime Carnajac
nous précise que lorsqu'une période
de forte sécheresse se prolonge, on y fait
procession, on dit une messe et la pluie
arrive!
Un moulin bien
restauré, mais sans ailes, domine le
village; en passant à l'arrière on
voit une échelle métallique qui monte
à son sommet: oui, en son sein, il renferme
le château d'eau, genre de construction
à l'intégration paysagère
impossible.
Le maire caresse
l'espoir de voir de nouveau une école, car
le nombre des enfants augmente, enfants des
nouveaux arrivants et enfants
hébergés dans les familles d'accueil
du village.
Mais pour le maire,
le gros point noir c'est l'état des
anciennes truffières, dont l'entretien a
été abandonné depuis des
décennies, transformées en
véritable jungle "où même les
chiens ne veulent pas entrer", et le risque qui en
découle: un simple mégot mal
éteint pourrait être, en
période de sécheresse,
l'élément déclenchant d'un
incendie dévastateur. Il a même
alerté le PNR, et demandé une aide
pour éliminer la possibilité d'un feu
incontrôlable.
Pour clore sur une
note plus gaie, il nous dit, avec un brin de
fierté, qu'il n'y a pas moins de 14
piscines, dans son village.
|