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Créée en juillet 1998 l'association
Point d'eau, avec ses trois années
d'existence et sa trentaine d'adhérents, est
fière du chemin parcouru et ne manque pas de
projets. Elle participera cette année au
festival de l'eau du Massif central organisé
par l'association H2O (nous y reviendrons dans une
prochaine édition). Son objectif
principal est : « la sauvegarde des points
d'eau à caractère public et
éventuellement privé avec l'accord du
propriétaire, la sensibilisation sur ce
patrimoine et sur le thème de l'eau.
» C'est ainsi que
depuis le début des activités, de
nombreux sites ont été
répertoriés, visités,
débroussaillés ou nettoyés.
Sur les communes de Fargues, Belmontet, Valprionde,
Saint-Pantaléon, Lebreil, Sainte-Croix,
Bagat-en-Quercy, Lascabanes, une partie de Montcuq,
de Saint-Laurent-Lolmie et de Saint-Cyprien,
diverses interventions ont pu avoir lieu.
Grâce à l'intervention d'aides
publiques obtenues par les responsables politiques
locaux, un dossier de rénovation concernant
11 lieux où des interventions vont
être réalisées dans l'avenir
proche est constitué UN
REPÉRAGE EN PRÉLUDE AUX
OPÉRATIONS A LA SOURCE DES
SOUVENIRS Sorties en car sur
le thème de l'eau dans les régions
proches: Exposition de photos à la maison de
retraite de Montcuq et discussion avec les
résidents qui ont rappelé les
corvées que représentait la
quête quotidienne de l'eau ou les deux
grandes lessives, corvées, mals aussi
fêtes joyeuses Des projets: La fontaine du
Thouron remise au jour - Depuis plusieurs
mois, l'association «Points d'eau. intervient
sur le site et les environs du Thouron, à
l'est de Montcuq. En septembre, le
site de captage pour alimenter les fontaines de
Montcuq était remis au jour; même s'il
mérite quelques opérations
d'entretien, on peut voir les galeries
aménagées, couvertes d'une
voûte qui forment un réseau d'une
vingtaine de mètres. On distingue bien les
bassins de décantation, de filtration et de
purification de cette eau; une grosse vanne se
trouve au départ de la canalisation d'un
diamètre conséquent. Le projet
d'adduction d'eau publique de Montcuq remonte
à 1904, en raison de l'état sanitaire
défectueux des puits de Montcuq
dénoncé par les médecins
(élus). Il fut retardé jusqu'en 1910,
notamment par la nécessité de
consacrer des dépenses importantes pour les
expropriations des terrains concernés par le
projet de voie ferroviaire reliant Moissac et
Cahors, priorité de l'époque dont on
sait quel fut le destin. Commentaires
du Webmestre
Une
association qui travaille à la
sensibilisation au patrimoine de
l'eau
Le cadastre est d'abord consulté pour
repérer les emplacements des points d'eau
publics. Ensuite, des visites sur place sont
effectuées; Au cours de celles-ci, les
membres de «points d'eau. s'efforcent de
rencontrer les habitants proches (surtout les
aînés) pour recueillir les souvenirs
associés au site: aspect initial, usage
ancien, souvenirs évoqués et
même légendes associées.
Des fiches sont réalisées et un
dossier global est ainsi constitué qui
comprend des photographies qui montrent les lieux
avant et après les interventions de
l'équipe qui ont lieu en principe chaque
deuxième dimanche du mois. Un groupe
(variable en effectif de 6 à 15)
adhérents se retrouve pour travailler.
Ces interventions sont préparées en
concertation et avec la participation des
élus locaux, sur des bases d'un cahier de
charges défini pour chaque projet,
respectant l'aspect du patrimoine naturel et
publics; construit, avec l'aide des organismes de
conseil en architecture.
Les artisans locaux et les associations
«Espoir (ex Apierre) » et « Quercy
Contact » réputés pour leur
sérieux sont les partenaires de ces
opérations.
La fontaine du Thouron vient
d'être découverte par l'association
Points d'eau
L'action de l'association ne se résume
pas au travail de remise en valeur de sites: Elle
souhaite aussi faire remonter les souvenirs, la
mémoire liés à ces points
d'eau et à tout ce qui s'y rattache. C'est
pourquoi, ont été
développées des activités
annexes telles que: Collecte de documents en
rapport avec le thème de l'eau: cartes
postales, textes anciens, chansons, souvenirs des
aînés, documents d'archives,
catalogues anciens, pièces mécaniques
de pompes, béliers, etc.; exposition
itinérante d'activité : photos et
commentaires; articles de presse; participation
à l'exposition du centenaire des offices de
tourisme du Lot.
Participation à lajournée des
associations du canton de Montcuq ; participation
au Festival H20 du massif Central; voyage en
octobre sur le Causse de Gramat ;création
d'un site Internet.
La technique de cette adduction, était
novatrice en début de siècle.
Initialement, l'adduction relayée par un
grand réservoir sur le départ du
chemin du Rouquet, n'alimentait que des bornes
publiques, chacun devant encore aller puiser son
eau pour la transporter chez soi. A la suite de
demandes d'artisans (lavandière du faubourg
Saint-Privat) puis d'autres personnes
privées, des branchements individuels
intervinrent plus tard.
ÉCLAIRAGE PUBLIC GRÂCE A L'EAU
A noter que Montcuq possédait, en ces
mêmes temps, aussi un réseau
d'alimentation en gaz (acétylène
obtenue par adjonction d'eau sur du carbure de
calcium) permettant l'éclairage public -
puis plus tardivement accessible à certains
particuliers- allumé tous les soirs.
A une centaine de mètres plus haut, sur le
détour du chemin, se trouve un endroit
célèbre: le « Pas de la Mule
» dont on ne peut ignorer la (ou plutôt
les) légende( s). En voici une,
d'après une monographie des instituteurs de
1889 :
Ainsi on raconte qu'autrefois un individu de la
ville, s'étant donné au diable, le
désespoir le prit et il résolut de
mourir. Il allait se jeter dans une espèce
de gouffre, au Thouron, lorsque arrivé
à quelques pas du précipice, il vit
sur le bord un cavalier monté sur une mule.
Ce qu'ils se dirent nul ne l'a jamais su. Mais
l'homme qui était parti avec l'intention
d'en finir avec la vie, revint chez lui le visage
serein.
Depuis ce jour quatre empreintes simulant la trace
de quatre pieds d'un mulet creusent le rocher de
Thouron, et les paysans appellent ce lieu. Las pi
ados dei diable « (les traces des pieds du
diable).
L'association « Points d'eau » provoque
une véritable prise de conscience collective
du petit patrimoine et contribue par son action de
rénovation et de valorisation des sites
hydrauliques anciens a une véritable
politique de la maîtrise de l'eau. Du simple
geste au grand projet, elle incite à la
préservation et à la promotion du
caractère universel de l'eau, source de
toute vie. .
Ce n'est pas
la première fois que cette association se
fait remarquer pour ses réalisation
exemplaires
La
Dépêche du Lot du 20 mai
2002