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SOUILLAC
Une énigme toujours non résolue

Les mystérieuses pierres plantées du « Grand chemin »

Le «Grand chemin », par endroit devenu route goudronnée, par ailleurs perdu dans les bois dans un tracé incertain, faisait partie des voies romaines en Gaule romanisée.

Chemin de crête comme il se doit pour que l'occupant voit où il met les pieds. Celui qui nous intéresse, selon Armand Viré, allait de Cuzance à Gramat passant la Dordogne au gué de Blanzaguet.

Trois pierres plantées bien repérées existent encore sur le bord et de cette voie: celle dite de Lascoux, celles du Pigeon-Haut et de Bazalgue peu avant Cuzance.

En ce qui concerne les deux premières, le « Grand chemin » sert de limite entre les communes de Mayrac et de Souillac. C'est la partie particulièrement intéressante car facile d'accès en voiture; ce chemin (maintenant goudronné) passant à quelques centaines de mètres d'une motte féodale située au Pigeon-Haut sur la propriété Castanet où on distingue très bien les fossés de l' enceinte bien qu'envahis par des chênes de taille respectable. Cette motte féodale est signalée dans de nombreux ouvrages d'archéologie mais on n'y évoque jamais de fouilles.

Des historiens à vélo...

Pendant des décennies, on a considéré ces pierres plantées comme des bornes romaines mais des mesures faites au compteur de vélo par deux chercheurs du coin (Georges Monteil, instituteur itinérant agricole et l'abbé Marty, de Baladou), ont démontré que les intervalles ne correspondaient pas au mille romain (1.481,50 m). Il y a même 1.800 m de distance entre la pierre plantée de Lascoux et celle du Pigeon-Haut.

Autre constatation: la pierre plantée de Lascoux mesure près de 2 mètres de haut. Elle est grossièrement taillée en parallélipipède rectangle (très usée à la base), qui lui confère un aspect d'ancienneté.

Celle du Pigeon-Haut, derrière une haie, récemment redressée par les propriétaires du champ présente une forme cylindrique, elle est de taille plus élaborée, rappelant un peu une colonne romaine, et mesure 2,50 m.

Si on exclut l'hypothèse des bornes romaines que représentent-elles? Un chercheur local, Guy Meynard, émet l'hypothèse de limites de seigneurie. Peut-être entre les terres du seigneur de Mayrac et celles de l'abbaye de Souillac. Les habitants d'un gros village proche, celui du Faget (commune de Mayrac), ayant des pacages sur le plateau payaient à l'époque féodale des impôts à leur seigneur et à l'abbaye (selon le partage du grand chemin). Seule la pierre plantée de Lascoux a donné un lieu dit. Il y existe encore une maison habitée à quelques centaines de mètres.

Nous y avons connu dans le passé un sympathique et singulier personnage: Henri Delpech plus connu sous le nom d' « Henri de la Pierre-Plantée », qui lui allait comme un titre de noblesse, pour le distinguer des très nombreux autres Delpech de la région.

Trois pierres plantées continuent d'exciter l'imagination des historiens locaux. Chacune possède son histoire. Mais laquelle? - DDM -

 

 

«« Henri de la Pierre-Plantée»» était « feuillardier» c'est à dire qu'il abattait les jeunes pousses de châtaignier pour en faire des piquets de vigne. Cette vie d'homme des bois lui permettait de connaître toutes les bonnes caches de cèpes. Mais, en homme sage, il ne prélevait que la quantité dont il avait besoin pour son omelette où ses pommes de terre à la sarladaise. Un écologiste avant l'heure.

.. et un enclos «cimetière»

Du temps de mon enfance, il existait encore à quelques mètres de la fameuse pierre, des ruines de maisons. Et mes anciens, à moi, parlaient de la Maison de la Francesque, dont les murs de pierres sèches tenaient encore à hauteur de porte. Peut-être les ruines d'un village de haut Moyen Age? S'ajoute au mystère, un enclos (aujourd'hui sans muraille) qu'on désigne encore sous le nom de «cimetière». Cela parce qu'on aurait trouvé de nombreux squelettes lors de la modification de tracé (c'étant. avant la guerre de 14-18), du chemin vicinal Souillac à Saint-Sozy qui relie directement ces deux localités par le Mût-la-Voulade et Combe- Nègre.

Là aussi, il ne s'agit que de tradition orale. A ce jour, aucun écrit n'a été découvert relatant ces faits. A cette époque, les archéologues n'étaient pas appelés pour ausculter le passé des villages et des chemins.

Et ces pierres plantées... continuent à nous faire rêver. Chacun pouvant imaginer une histoire autour d'elles.

R.Y.

Commentaires du WebmestreRETOUR
A suivre ... tout est bon pour faire marcher ... même la gastronomie
La Dépêche du 17 février 2002